Le fartage des skis est un thème souvent abordé chez les skieurs et les riders. Il y a ceux qui ne s’en soucient que très rarement, voire presque jamais (sauf peut-être en début et en fin de saison). Il y a ceux qui ont étudié la technique avec précision et bichonnent leurs skis, leur snowboard comme des pros et il y a ceux qui confient leur entretien à des professionnels. Dans tous les cas, de nombreuses questions sont posées à ce sujet. Faisons le point !
Farter ses skis : plus qu’un confort, une nécessité !
Impression de ne pas avancer alors que les autres vous dépassent à toute vitesse, semelle qui sèche, carres qui s’oxydent, une paire de skis mérite un entretien optimal dont l’un des points essentiels demeure le fartage.
Commençons par comprendre comment fonctionne la semelle des skis. Elle est constituée de polyéthylène haute densité, matériau dont la propriété principale est d’évacuer l’eau qui se forme, par frottement, au contact de la neige. La structure de la semelle, formée d’une multitude de « petits sillons » permet d’accentuer cette évacuation d’eau, et ce dans le sens de la glisse (depuis la spatule jusqu’au talon du ski). Afin d’optimiser cette évacuation de l’eau et ainsi améliorer la qualité de glisse mais également afin de protéger la semelle des rayures et de l’oxydation, il faut prodiguer un fartage efficace (technique correcte et produit approprié) et à fréquence adaptée à la pratique de ski (un fartage avant la saison, un autre toutes les 2-3 sessions de ride, surtout si elle se s’avèrent intensives – un fartage impératif en cas de compétition – ainsi qu’un dernier avant de remiser les skis pour la saison d’été). Sans compter les différentes qualités de neige rencontrées par les skis (fraîche, fine, granuleuse, de printemps, saturée, chimiquement traité).
Des semelles soumises à différentes conditions de skiabilité s’abiment plus rapidement. Le fart, dont les paraffines, notamment le fluorocarbure, repousse l’eau, est donc une nécessité. Au-delà du plaisir ressenti avec une paire de skis bien fartée, il en va également de la santé de la semelle. Si elle blanchit c’est forcément par manque de fartage. Et le phénomène n’est pas sans conséquence puisqu’il concoure à la perte de flexibilité des skis par durcissement de la semelle.
Enfin les multiples rayures qui peuvent entacher la semelle ralentissent la progression du ski sur la neige : un bon fartage s’impose. Sans compter que lorsqu’une paire de skis est remisée un certain temps, les carres peuvent rouiller si le lieu de stockage n’est pas exempt d’humidité, et ce phénomène peut-être évité si l’on recouvre les carres par une couche de fart.
Les différentes étapes du fartage d’une paire de skis
Le fartage des skis se déroule en 2 étapes principales : le nettoyage de la semelle et le fartage.
Le nettoyage, tout d’abord, permet de décharger la semelle de l’ancien fart et de toutes les impuretés récoltées sur les pistes de ski (huiles des dameuses, grains minéraux – pierre, poussières, végétaux, herbes, terre, graisses des appareils de remontées mécaniques, etc). Il est primordial de débuter l’opération par ce décrassage, sans quoi la semelle n’imprégnera pas correctement le fart neuf, pire encore : la nouvelle couche de fart viendra maintenir ces saletés sur la semelle.
S’ensuit la seconde étape : le fartage à proprement parler. Cette étape va nourrir la semelle en profondeur afin d’en assurer la souplesse, la qualité de glisse ainsi que sa longévité. Le fart s’imprègne à la structure même de la semelle et fait ressortir les résidus de paraffine précédemment déposée, laissant ainsi échapper les dernières impuretés. Les skis sont prêts !
5 fausses idées à propos du fartage des skis
► Farter ses skis, c’est forcément compliqué et cher !
Rien de très compliqué, simplement quelques bons gestes à apprendre. Du côté des kits complets de fartage des skis, il faut compter une centaine d’euros pour du matériel de base qui servira plusieurs saisons d’hiver. Mais il est vrai que si l’on ne veut pas s’en occuper soi-même, le coût est plus important (plus d’une trentaine d’euros à chaque opération).
► Le fartage à froid : c’est plus rapide, plus économique et ça suffit pour entretenir la semelle des skis !
Le fartage à froid est pratique et rapide pour farter en superficie la semelle de ses skis quand on est pressé. On peut trouver dans le commerce des produits de fartage liquide sous forme d’aérosols ou de sticks avec mousse applicative à moins de 10€. Cependant ils ne remplacent pas un fartage à chaud qui lui, permet de régénérer la semelle en profondeur, sans compter qu’il faut préalablement éliminer les impuretés avec une paraffine de défartage.
► Le fartage des skis ne concerne que les compétiteurs !
Faux ! Premièrement le fartage est nécessaire à la santé de la structure des semelles : élimination des impuretés, enrichissement en profondeur de la structure des semelles pour un flex entretenu et une qualité de glisse optimale. Donc si l’on tient à ses skis, mieux vaut les farter régulièrement. Deuxièmement, il en va de la qualité de glisse et si on ne veut pas « coller » à la piste et devoir pousser sur ses bâtons pour avancer, surtout sur neige humide : il faut farter !
► Rien ne sert de défarter ses skis avant de les farter !
Il est certain que si les skis ont été correctement remisés à la sortie de la saison d’hiver et que les semelles semblent avoir absorbé tout le fart, un défartage en profondeur ne sert à rien : un simple brossage et un nouveau fartage suffisent. Par contre après utilisation, la semelle des skis ramasse tout un tas d’impuretés qu’il faut absolument extraire avant de farter.
► Il faut farter en début de saison, avant de remiser les skis, et puis c’est tout
Faux ! À moins d’avoir utilisé ses skis qu’une seule journée, il faut farter efficacement ses skis (technique correcte et produit approprié) de façon régulière en fonction de la fréquence et de l’intensité de vos sorties aux skis (disons après 2 ou 3 journées de ski).
Atelier DIY – Farter soi-même ses skis : mode d’emploi
Farter soi-même ses skis n’est pas très compliqué, il suffit d’apprendre les bons gestes.
► Première étape : le nettoyage des semelles
Pour ce faire, on utilise un fer à farter (préférable au vieux fer à repasser de grand-mère qui ne fournira pas un bon rendu), réglé à 110°, et sur lequel on fait fondre de la paraffine à défarter (également appelé paraffine de nettoyage). On applique cette paraffine par petits filets sur toute la longueur de la semelle, et ce de manière homogène. On étale ensuite le produit à l’aide du fer en prenant soin de réaliser des mouvements réguliers et légers sur la semelle (ne jamais laisser le fer longtemps en contact avec la semelle, au risque de la brûler).
De petits crépitements se font entendre lorsque la chaleur du fer est trop élevée pour la semelle, signe qu’il faut réduire la chaleur immédiatement afin de ne pas détériorer la semelle. On veillera à ne pas respirer les émanations de paraffine qui peuvent s’avérer nocives (lieu aéré et port d’un masque au besoin). Une fois la paraffine bien étalée, il s’agit de la retirer en raclant dans le sens de la glisse (depuis la spatule vers le talon).
Normalement les copeaux de fart devraient être noircis, chargés d’impuretés. La semelle a ensuite besoin d’un brossage effectué à l’aide d’une brosse bronze (toujours dans le sens de la glisse et sans allers-retours) ainsi que d’une finition avec un pinceau.
► Deuxième étape : le fartage
S’il existe différents types de fart correspondant à l’optimisation de la glisse sur les différentes neiges rencontrées lors des sessions de ride, le fart dit « universel » peut être utilisé afin de se conformer aux besoins essentiels de la semelle pour skier en toutes circonstances (tous types de neige et des températures allant de -10° à +10°).
Une fois le fer de fartage chauffé à 100°, on étale le fart universel toujours dans le sens de la glisse, homogènement et sans coups de chauffe prononcé. A la différence du nettoyage, il faut désormais laisser reposer le fart neuf pendant environ 2 heures, temps durant lequel la semelle s’imprègne du fart et laisse remonter la paraffine, plus légère.
Une fois bien pénétré, il ne reste plus qu’à racler la paraffine et à brosser (toujours dans le sens de la glisse et sans allers-retours) les résidus restants à l’aide de la brosse bronze. Voilà : les skis sont prêts à donner le meilleur de leur performance.
Les questions que l’on se pose souvent – FAQ spéciale fartage des skis
► Quand farter ses skis ?
Il est conseillé de farter ses skis quand la semelle a besoin d’être nourrie (semelle blanche) et après des sessions répétées pendant lesquelles la semelle a accumulé des impuretés (penser à nettoyer au préalable).
► Combien de fois par saison dois-je fater mes skis ?
La fréquence de fartage doit être adaptée à sa pratique. Il est conseillé de farter avant la saison, toutes les 2-3 sessions de ride (après chaque sortie pour les plus exigeants), un fartage impératif en cas de compétition, ainsi qu’un dernier avant de remiser les skis pour la saison d’été.
► Puis-je farter mes skis moi-même ?
Farter soi-même ses skis n’est pas très compliqué, il suffit d’apprendre les bons gestes et d’être méticuleux afin de ne pas endommager la semelle (par surchauffe notamment).
► Où faire farter ses skis ?
Les magasins de vente/location de matériel de glisse, que ce soit en stations de sports d’hiver ou en ville, proposent cet entretien. Dans certaines villes, des prestataires ambulants viennent même chercher votre matériel chez vous et vous le ramènent après l’entretien.
► De quel matériel a-t-on besoin pour farter ses skis soi-même ?
Pour farter soi-même ses skis, le kit basique se compose du matériel suivant :
•1 pain de paraffine de nettoyage,
•1 pain de fart universel,
•1 fer à farter,
•1 raclette en plastique,
•1 brosse bronze,
•1 pinceau doux.
Comptez une centaine d’euros environ pour l’acquisition de l’ensemble.
► Quel est le coût moyen d’un fartage de skis ?
En magasins de vente ou location de matériel de glisse, il faut compter entre 6€ et 10€ pour un fartage machine basique et en moyenne une trentaine d’euros pour un entretien complet (bouchage, affutage des carres, fartage des semelles).
► Peut-on farter ses skis sans fer ?
Oui on peut utiliser un fart à froid qui s’avère pratique et rapide pour farter en superficie la semelle de ses skis quand on est pressé. On peut trouver dans le commerce des produits de fartage liquide sous forme d’aérosols ou de sticks avec mousse applicative à moins de 10€. Cependant ils ne remplacent pas un fartage à chaud qui lui, permet de régénérer la semelle en profondeur, sans compter qu’il faut préalablement éliminer les impuretés avec une paraffine de défartage.
Pour conclure et afin d’effectuer un entretien complet de ses skis, de son snowboard, n’oublions pas de préciser qu’il faut penser à affûter ses carres et à reboucher les éventuels impacts présents sous la semelle avant de farter. Remiser correctement son matériel à la fin de la saison d’hiver passe également par un entretien optimal (voir notre article complet à ce sujet : « Comment bien remiser vos skis pour l’été ? »).
Matériel et accessoires indispensables pour farter ses skis
En début comme en fin de saison hivernale, si vous êtes un peu débrouillard, vous pouvez tout à fait assurer l’entretien de vos skis (réparation, fartage) vous même ! Il suffit d’avoir le matériel adéquat. Pour cela les magasins de ski spécialisés vous proposent tout le nécessaire : fart, fer, racloir, outillage.
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