Nous avons tous rêvé de voler, car le vol est synonyme avec la liberté et les sensations fortes. Heureusement, de nos jours, le vol libre est accessible à tous, enfants, adolescents, adultes, hommes et femmes. En France, la Fédération de vol libre gère les disciplines du sport — parapente, delta, cerf-volant, kite, speed riding, boomerang — et donnes des licences aux professionnels. Parmi les disciplines du vol libre, le parapente reste la plus accessible. Alors, dans le cadre des expériences que vous pouvez vivre en station, nous vous proposons d’essayer de glisser dans le ciel comme un oiseau… en parapente !
La France a plusieurs régions qui favorisent la pratique du vol libre. Le Pays des Écrins compte parmi les spots “secrets” pour voler en parapente, été comme hiver, au – dessus de magnifiques paysages de haute montagne.
Deux spots y sont implantés, compris par les deux stations de ski de la région : Pelvoux-Vallouise et Puy Saint-Vincent. Au printemps, en été et à l’automne, il est aussi possible de décoller du site de parapente de Puy Aillaud pour partir à la découverte des magnifiques sommets de la Barre des Écrins ou pour atterrir à Vallouise. Pendant l’été (horaires exactes a découvrir sur le site de l’office de tourisme), la station de ski Pelvoux-Vallouise ouvre le télésiège de la Crête pour rendre accessibles deux décollages aux parapentistes, du sommet de la station. Pelvoux est l’un des rares spots des Alpes françaises qui permet ainsi de monter en télésiège pour faire un vol libre de 1 000 m de dénivelé. Son avantage est qu’il permet aux pilotes de voler en conditions calmes en début de matinée et qu’il favorise les vols thermiques (qui durent plus longtemps). Vallouise, à son tour, est également un excellent site pour l’apprentissage du vol en thermique et le départ de cross pour des parcours de longues distances. N’importe d’où vous décollez, des panoramas a couper le souffle s’ouvreront sur les montagnes de 4 000 m et leurs glaciers !
En hiver, le Pays des Écrins vous propose deux spots de vol libre, un dans chaque station. La différence principale est que le décollage se fait skis aux pieds !
Alors, comment faire pour découvrir le vol en parapente ? Nous avons demandé Claire Mercuriot, gagnante de la Coupe du Monde de Voltige en 2018 et monitrice de vol à l’école Pollen Parapente, un des partenaires recommandés par l’Office de Tourisme du Pays des Écrins à nous faire découvrir la discipline et les horizons qui s’ouvrent à ses pratiquants.
Comment avez-vous commencé le parapente ?
J’ai fait beaucoup d’alpinisme avant de commencer le parapente. Puis, j’en ai eu marre des longues descentes qui font mal aux genoux. Alors, je me suis dit que j’apprendrai à voler et que je l’utiliserai comme un moyen de descendre plus vite des montagnes. C’est ce que j’ai fait, mais j’ai tellement aimé voler que je suis devenu mordue du parapente. Ensuite, pendant quelques années, je me suis vraiment concentré sur le parapente. Je prenais les remontées et volais principalement en voltige. Maintenant, je fais moins de voltige, et me suis bien remise à ce qu’on appelle le « vol rando » : monter à pied ou en grimpant puis redescendre en volant.
Le parapente est-il un sport extrême ?
C’est une question assez difficile. C’est un sport. Peut-être plus un hobby, que vous pouvez pratiquer de manières très différentes. Il peut s’agir d’un véritable sport, si vous grimpez et descendez de la montagne en volant, ou si vous faites un vol de plusieurs heures. Mais, vous pouvez aussi voler tranquillement, en prenant le téléphérique pour monter au sommet ou au lieu du décollage, et en profitant des bonnes conditions météorologiques pour descendre dans la vallée. Ainsi, cela dépend un peu de vous. Je pense que l’on peut appeler le parapente un sport extrême lorsque l’on fait des acrobaties ou que l’on fait de vrais longs vols en montagne.
Quel est votre style de pilotage préféré ?
Je fais du freestyle. Et, je faisais de l’acrobatie en compétition. En ce moment, comme je vis à Vallouise, je fais beaucoup de hike & fly.
Combien de temps vous a-t-il fallu pour faire la transition vers la voltige ?
J’ai évolué assez vite, car j’ai débuté à Chamonix et je ne travaillais pas à ce moment-là, parce que je prévoyais de faire de l’alpinisme. Mais, j’ai fini par voler beaucoup. Au bout d’un an après avoir commencé le parapente, je faisais déjà de l’acrobatie, parce que je trouvais cela plus amusant. Je n’ai pas admis que je volais sérieusement jusqu’à ce que j’ai commencé à faire de la compétition.
J’aime l’acrobatie parce que c’est plus technique, il faut améliorer son pilotage. Il y a aussi l’adrénaline, on sent la force centrifuge, on se voit tourner dans l’air, le parapente en dessous de soi. C’est amusant ! Je préfère jouer un peu avec le parapente que de voler sur de longues distances.
Alors comment s’entraîne-t-on pour cette discipline particulière ? Y a-t-il des compétences particulières à maîtriser ? Qu’en est-il des aspects physiques, mentaux et psychologiques ?
Il est difficile de faire un gros volume d’entraînement, car lorsque nous faisons de l’acrobatie, nous descendons rapidement. Nous avons donc besoin de beaucoup d’altitude. Certains sites sont meilleurs pour l’acrobatie. On peut rapidement monter en télécabine, et se faire plaisir pendant la descente, ou aller sur un site où l’aérologie permet de remonter facilement. Mais, pour débuter, il vaut mieux le faire en stage, au-dessus d’un lac, avec un bateau prêt à vous repêcher en cas de problème.
La partie physique n’est pas si exigeante. L’acrobatie est technique et la partie mentale est super importante. J’ai travaillé là-dessus avec un coach et j’ai fait beaucoup de visualisations. J’ai essayé de progresser lentement pour ne jamais avoir peur durant le vol. En effet, je savais que si quelque chose de mal arrivait, il m’aurait fallu beaucoup de temps pour m’entraîner et reprendre la forme.
Où peut-on commencer le parapente en France et combien de temps dure un cours de parapente ?
Il y a beaucoup d’écoles de parapente presque partout en France. Vous pouvez les trouver sur le site de la Fédération Française de Vol Libre. L’école de vol n’est pas si stricte en France par rapport à la Suisse ou l’Allemagne. Aucun nombre de vols obligatoires n’existe que vous devez passer avant de voler de vos propres ailes. Le temps que vous passerez à vous former dépendra donc de vos capacités, de votre évolution. Un stage dure généralement 5 jours. Vous commencez par au moins deux stages, mais plus souvent trois ou quatre, avant de pouvoir voler en solo dans des conditions météo favorables. Pendant le premier stage, vous pratiquez beaucoup au sol, car l’important est de maîtriser le décollage. Nous pratiquons ces compétences sur ce que l’on appelle une « pente école », environ 2 – 3 jours et les derniers jours du stage le stagiaire fait quelques vols. Il faut ensuite longtemps pour développer les compétences aériennes, pour apprécier l’altitude et trouver le lieu d’atterrissage. L’atterrissage en soi n’est pas si difficile. Les personnes sportives et en bonne condition physique peuvent évoluer plus rapidement, surtout s’ils enchaînent plusieurs stages sans trop de pause. Cela prend potentiellement beaucoup plus de temps pour les personnes qui ne font qu’une semaine de vol par an, puis ne pratiquent pas longtemps. Lorsqu’ils reviennent l’année suivante et/ou pendant les prochaines vacances, ils ont besoin de rafraîchir leurs compétences.
Après avoir maîtrisé le vol en parapente, quels horizons s’ouvrent à nous ?
Beaucoup d’options s’offrent à vous en France et à l’étranger. Vous pouvez aller sur d’autres sites de décollage, que ça soit pour voler tranquillement, faire de la voltige ou des vols de distance. Certains sites sont accessibles en voiture, sinon partir d’une station de ski offre l’avantage de monter au décollage grâce aux remontées mécaniques, et il y a souvent un bon dénivelé.
Vous pouvez également partir à l’étranger, aux îles Canaries, en Espagne, ou même en Patagonie ou en Himalaya si vous devenez vraiment passionnés et expérimentés. Tout dépend de vous !
Où pouvons-nous trouver plus d’informations si nous voulons voler en parapente avec Claire Mercuriot ?
Vous pouvez vous rendre sur le site de l’office du tourisme du Pays des Écrins ou sur le site de Pollen Parapente. Nous organisons des vols toute l’année, et en hiver, c’est le parapente skis aux pieds. On prend moins d’ascendances thermiques que l’été, mais on peut passer très proche du sol, c’est ludique. Et, le paysage est encore différent.
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Plus d’infos sur le parapente aux Pays des Écrins, ici.
Interview par Anca Berlo
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