De plus en plus commercialisé et utilisé, le sac ABS représente un accessoire de sécurité supplémentaire et fortement complémentaire du trio indispensable DVA – pelle – sonde. Mais comment fonctionne ce type de sac et comment choisir son sac ABS ?
Utilité d’un sac ABS
Un sac ABS amplifie considérablement les chances de survie de son utilisateur puisqu’il minimise un critère déterminant pour la survie du skieur en cas d’avalanche : l’ensevelissement.
Un skieur enseveli par une avalanche sera localisé beaucoup plus difficilement qu’un skieur non ou partiellement enseveli. Quand on sait que les chances de survie d’une victime d’avalanche diminuent considérablement au-delà de 15 minutes, il faut espérer avoir une bonne équipe de secours sur place… ce qui est malheureusement rarement le cas. Mieux vaut mettre ainsi toutes les chances de son côté pour minimiser les dégâts.
Le sac Airbag est, jusqu’à présent, le seul accessoire de sécurité permettant de limiter autant les risques d’ensevelissement et devrait donc fortement améliorer les chances de survie des victimes d’avalanche.
Une étude (centre de recherche de Davos) montre que les chances de survie d’un skieur enseveli sont d’environ 50% alors que les celles d’un skieur non enseveli, ou partiellement enseveli sont supérieures à 97%.
Comment fonctionne un sac ABS ?
Le principe de base du sac ABS est de maximiser le volume du skieur afin de minimiser le risque d’ensevelissement. En effet, lorsque des particules de tailles variées sont en mouvement (éboulement, avalanche…etc), les plus grosses particules ont tendance à remonter à la surface, tandis que les petites en rotation se glissent sous le corps et le poussent vers le haut.
Mais, une fois à la surface, la poussée verticale s’interrompt et le poids volumique relativement élevé du corps l’entraîne vers le bas. Ce phénomène correspond à la Ségrégation inverse ou « effet noix du Brésil », en langage courant. Ainsi, le déclenchement d’un sac Airbag permet de déployer un volume supplémentaire pour maintenir au maximum le skieur à la surface.
Mais attention, le volume seul ne suffit pas, un autre facteur est déterminant : le rapport entre le volume supplémentaire et la portance.
➽ Phase 1 : déclenchement de l’avalanche. Dès les premiers signes d’avalanche, il faut tirer sans perdre de temps sur la poignée de déclenchement de son sac airbag et essayer de s’échapper de côté par rapport à la ligne de pente.
➽ Phase 2 : chute dans l’avalanche. Dû au phénomène de ségrégation, le skieur est repoussé vers le haut mais fini toujours par retomber. Plus sa position dans l’avalanche est verticale, plus les forces de traction et de compression sont importantes, et plus le risque de blessure augmente. La poignée tirée actionne une cartouche à blanc dont les gaz vont venir actionner le percuteur logé dans le sac. Celui-ci perce l’opercule fermant la cartouche et libère ainsi le gaz gonflant les airbags.
➽ Phase 3 : écoulement de l’avalanche. C’est à l’arrêt de l’avalanche que tout se joue (ensevelissement ou non). Plus le skieur est emporté à la verticale dans l’avalanche, plus il risque de rester prisonnier des couches de neige inférieures et d’être enseveli par les masses neigeuses qui se superposent. Les airbags gonflés permettent de garder le corps du skieur au maximum à l’horizontale pendant la chute, comme pour le faire flotter à la surface.
Intérêts et limites des sacs ABS
Même si on manque encore de recul, les premières statistiques sont encourageantes puisque les possesseurs d’un sac airbag augmentent significativement leur chances de survie grâce à la minimisation de l’ensevelissement. Malgré son efficacité, ce sac est loin d’être un bouclier anti-avalanche. Il représente un excellent complément aux mesures de sécurité élémentaires (recherche ARVA, prise en compte météo et conditions du manteau neigeux,…) mais peut s’avérer, dans certaines situations, inefficace.
– En cas de non déchaussage par exemple, les skis peuvent entraîner le skieur vers le bas par l’emprise de la neige.
– Si le terrain est plat ou en forme de dépression (accumulation de neige), le skieur est immobile donc le principe de ségrégation inverse ne fonctionne pas.
– Lorsque la neige est très lourde ou au contraire très poudreuse, le skieur sera fortement blessé par la puissance de la neige elle-même dans le premier cas ; dans le second, il risque d’être étouffé même en surface.
– Les systèmes de sac airbags font généralement flotter le skieur la tête en avant. Les obstacles type arbres, cailloux ou barres rocheuses peuvent franchement aggraver la situation.
– Le déclenchement du sac n’est pas automatique, encore faut-il avoir tiré sur la poignée à temps.
D’autres contraintes peuvent intervenir (prix, poids, transport aérien, rigueur d’utilisation) mais restent bien légères par rapport à la nette amélioration de la sécurité du skieur.
Quel sac Airbag choisir ?
Depuis l’arrivée du premier sac airbag par le précurseur ABS, différents systèmes Airbag se sont développés. Chacun étant soutenu par des marques de matériel de ski partenaires.
➽ Système ABS : système de déclenchement explosif qui gonfle deux ballons de 85 litres sur les côtés du sac. Il se présente sous la forme d’une « base » sur laquelle il est possible de zipper des poches plus ou moins grandes, de 15 à 50 litres.
Partenaires Système : Bergans, Dakine, Deuter, Haglogs, Ortovox, Salewa, The North Face, Vaude
Partenaires Zip-On : Burton, Dynastar, Evoc, Millet, Salomon
➽ Système Snowpulse : déclenchement par câble qui gonfle un seul ballon qui a la forme d’un « U » de 150 litres autour de la tête. Cette forme est étudiée pour faire flotter le skieur la tête en haut, pour éviter l’asphyxie et être mieux protégée. Le système est amovible et s’installe ou se retire très facilement.
Partenaires : Mammut, Jones, Oakley, Ferrino
➽ Système Alpride : système développé en Suisse particulièrement léger et non explosif (système de poinçonnage des cartouches). De forme ronde, l’airbag gonflé (150 l) protège le dos et la tête de l’utilisateur. Possibilité de s’entraîner sans cartouche pour sentir la force de la poignée.
Partenaire : Scott, Klim, Black Diamond
➽ Système BCA Float : mise sur la légèreté et l’accessibilité (prix). Système de déclenchement par cable et cartouche à air comprimé. Le sac en forme de « U » est semblable à celui du système Snowpulse.
➽ Jetforce Technology : système airbag fortement novateur. Le gonflage de l’airbag ne se fait plus via une cartouche de CO2 mais par un ventilateur qui extrait l’air à partir de l’atmosphère et remplit les 200 litres de la toile. Ce dispositif électronique a l’avantage de se déployer plusieurs fois de suite, un système très utile pour s’entraîner et en cas de seconde avalanche.
Partenaires : Black Diamond, Pieps et Poc
Conseils materiel pour choisir son sac ABS
Avant de mettre votre sécurité dans les mains du premier sac airbag venu, mieux vaut être bien renseigné ! Pour disposer du matériel le plus approprié à sa pratique et à ses préférences laissez-vous guider par votre conseiller !
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